Satô, le tambour sacré du Bénin 

Sacré, le tambour Satô a une histoire longue comme le bras. Mais de manière plus ou moins succincte, elle peut se résumer comme suit :

Le Satô est un tambour sacré et un héritage ancestral de l’aire culturelle Adja Tado, principalement pratiqué au Bénin, dans les régions de Covè, Zagnanado, Pobè, Porto-Novo, Savalou, etc.

Sa création remonte à plusieurs décennies et il est classé comme membranophone. Le #Satô désigne à la fois le tambour, le rythme et la danse associée. Le terme Satô provient de « Salou-tô » (Salou gangan), désignant à l’origine un oiseau charognard.

Selon la légende, après la mort d’un homme, son corps était attaché à un Iroko pour s’assécher, mais l’oiseau Salou venait dévorer les cadavres, causant une odeur insupportable.

Les villageois, pour résoudre ce problème, abattirent les Iroko, mais les troncs réapparaissaient mystérieusement. Le Fâ, un oracle consulté pour obtenir des réponses, révéla que l’Iroko était le père de Salou et demandait d’être apaisé.

Ainsi, les Iroko abattus furent utilisés pour confectionner les tambours géants, donnant naissance au Satô. Il est donc fabriqué en bois d’Iroko et recouvert de peaux d’animaux, symbolisant sa sacralité. 

Ces tambours géants, mesurant entre deux et trois mètres de haut, dépassent la taille humaine. Ils sont décorés de motifs distinctifs représentant des caractéristiques masculines et féminines. 

Le Satô est considéré sacré et ne doit jamais être couché ni transporté de nuit sous peine de punition par les esprits des défunts. La sacralité du Satô est également marquée par l’interdiction de regarder à l’intérieur des tambours.

Traditionnellement, le Satô est joué exclusivement par des hommes orphelins, chacun utilisant une main spécifique en fonction de la perte parentale : la main gauche pour ceux qui ont perdu leur père, la main droite pour ceux qui ont perdu leur mère, et les deux mains pour ceux qui ont perdu les deux parents. 

La seule femme autorisée à jouer le Satô est la Tassinon, la femme la plus âgée du clan, qui donne trois coups pour lancer le rituel funéraire. Les tambours sont accompagnés par le gong (Gankwékwé), une castagnette et d’autres petits tambours comme le Gbéhoun, le Ahomido et le Alangandan. Lors des performances, les joueurs sont habillés en jupe de raphia coloré et dansent en tournant autour des tambours avant de les frapper.
 
De nos jours, le Satô, autrefois réservé aux cérémonies funèbres et cultuelles, est devenu une source de réjouissances culturelles populaires. Grâce à des troupes de danse comme le ballet national, les Supers Anges Hwendo Nâ Bua, et les As du Bénin, le Satô est désormais pratiqué en plein jour, après consultation de l’oracle bien sûr.
 
Cette ouverture a permis la fabrication de tambours en bois blanc, rendant la pratique plus accessible et moins contraignante. Cependant, malgré son évolution vers une pratique plus populaire, il conserve sa sacralité et continue d’être un symbole important de l’identité culturelle béninoise. 
 
Sa préservation est essentielle pour maintenir vivante cette riche tradition ancestrale.
 
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